ÉCONOMIE
La
Commission européenne a ouvert une enquête sur Intermarché, car elle estime que
le choix de l'enseigne d'acheter la viande plus cher aux éleveurs français est
une entrave à la concurrence étrangère.
Le groupement de distributeurs indépendants
Intermarché « Les Mousquetaires » est sous le coup d'une enquête de la
Commission européenne, après s'être accordé l'an dernier avec son concurrent
Leclerc pour acheter du porc à un prix plancher.
« Sur
le porc, l'été passé, Intermarché s'était accordé avec
Leclerc pour acheter le kilo de porc) 1,40 euro. Mais ça n'a pas
tenu. Maintenant, Bruxelles nous tombe dessus et enquête », a déclaré
le patron d'Intermarché.
« LIBRE MARCHÉ » DE L’UE = COMMERCE FORCÉ
« L'UE considère que cet accord
était discriminant vis-à-vis des pays tiers. Donc maintenant, nous
sommes très prudents pour trouver des solutions », poursuit le
dirigeant, précisant que son groupe risque une amende potentielle « à
hauteur de 5% de notre chiffre d'affaires ».
L'an dernier, alors que les cours du porc
s'étaient effondrés en-dessous du prix de revient des agriculteurs, le
gouvernement avait fixé un objectif d'achat de 1,40 euro le kilo lors de
négociations avec la filière, et des
enseignes comme Leclerc et Intermarché s'étaient engagées à procéder à des
achats de cochons à ce niveau.
Le
prétendu « libre marché » de l’UE n’est en fait qu’une hypocrisie de
plus car il équivaut à du « commerce forcé ».
INTERMARCHÉ POURSUIVRA SES ENGAGEMENTS
Le
patron d'Intermarché a néanmoins réaffirmé sa volonté de continuer à
soutenir les éleveurs,
confirmant que son groupement allait lancer un contrat de cinq ans garantissant
aux producteurs un prix d'au moins 1,50 euro par kilo, à condition de remplir
des critères de qualité.
« Les
premiers contrats qui garantiront ce prix équitable de 1,5 euro sur cinq ans aux
éleveurs seront signés la semaine prochaine avec une vingtaine de
producteurs partenaires dans notre abattoir de Josselin (Morbihan) ».
On n'a pas mis de prix plafond. C'est-à-dire que si ça monte à 1,80 euro, on
paiera 1,80 euro », dit-il.
Intermarché et sa filière agroalimentaire « Agromousquetaires »
possèdent 3 abattoirs de porcs et 7 unités de production de
charcuterie en France. Ils collaborent avec 3 groupements de producteurs
porcins.
Les
agriculteurs français manifestent leur colère depuis l'an dernier, se
plaignant notamment de cours et de tarifs d'achat trop bas.