TRIBUNE LIBRE
Notre « ami mirliton »
(François Hollande, Ndlr) était interrogé sur les missions aériennes
actuellement effectuées en Libye, et il explique qu’il s’agit juste de quelques
vols de reconnaissance. Rien qui ressemble à la guerre, et pour une bonne
raison : l’Armée ne pourrait
pas assumer !
Les opérations en cours engagent vingt avions de combat pour les opérations
extérieures (OPEX), soit Barkhane au Sahel, avec comme base
« projetée » N’Djaména au Tchad et Niamey au Niger, et Chammal, pour
l’Irak et la Syrie, avec comme bases al-Dhafra, aux Émirats Arabes Unis, et
Amman, en Jordanie. Au total 20
appareils opérationnels, soit 11 % du total de 180, répartis en 9 escadrons de
combat.
Un avion qui décolle pour combattre les
« terroristes »,
c’est une belle image qui tourne en boucle sur nos excellentes télés, mais
c’est chaque fois toute une industrie, et franchement ce que nous raconte
Lanata n’est pas réjouissant.
Premier problème, la flotte opérationnelle
est très hétérogène, avec deux modèles de base – Mirage 2000 et Rafale –
déclinés par une quantité de versions
différentes. Pour les Mirage, on compte quatre versions, qui sont toutes
équipées de façon différente. Aussi, il faut mobiliser autant d’équipes de
techniciens ultra-qualifiés pour être à point… Je le note : nous sommes incapables de mobiliser vingt
appareils du même type, avec une seule équipe technique…
Le plus invraisemblable est à venir. Les
pilotes ont le droit de voler 180 heures par an et ils volent 45 heures par
mois quand ils sont en opération. Donc en
trois mois, ils ont flingué leur crédit. Et il faut donc en faire venir
d’autres… et chaque fois reprendre toute la mise au point…
Et pour
le reste, tout le monde est bien occupé. Sur les neuf escadrons, deux sont
chargés de l’alerte nucléaire, deux de l’alerte aérienne, deux autres sont
engagés dans le soutien aux exportations, et pour les autres, c’est
l’entraînement, l’entretien, et les réparations.
Donc
vingt avions disponibles et rien de plus… Lanata confirme ce que
disait son prédécesseur, expliquant que, depuis 2008, l’Armée de l’Air a
perdu 25 % de ses effectifs (18 400 emplois supprimés), 40 % de
ses emprises et 40 % de ses avions de chasse,
Alors, et quid de Hollande qui rêve
d’un sursaut de popularité en lançant l’aviation sur la Libye ?
« S’il s’agit de se concentrer sur un effet coup de poing
pendant six mois, on le fera. Mais après cela, on s’arrêtera, comme a dû le
faire l’armée britannique après l’Irak, et on mettra plusieurs années à s’en
remettre ».
Poutine
sait tout cela bien mieux que nous, alors on comprend sa « considération » pour les
discours de guerre de Hollande…