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ean-Pierre Raffarin (UMP) a demandé mercredi « un geste d'apaisement » du gouvernement face à « une menace de chienlit » que suscitent, selon lui, les grognes « sociale et sociétale ».
« Il y a une montée de tension préoccupante sur l'affaire du mariage pour tous », a déclaré l'ancien Premier ministre sur RTL, alors que le projet de loi revient en deuxième lecture à l'Assemblée.
« Qui est en charge de la cohésion sociale de notre pays ? », a demandé le sénateur de la Vienne, interrogé sur le rôle de son parti dans les manifestations de plus en plus virulentes contre cette réforme.
« Vous croyez que le gouvernement est innocent de cette tension, quand on a le niveau de chômage que nous avons, quand on a cette crise sociale dans ces profondeurs du pays et qu'on nous met un débat de société qui divise les Français ? », a-t-il argumenté. « Diviser les Français quand la France est aussi meurtrie et blessée, c'est une responsabilité ». ¢
Jean-Pierre Raffarin dénonce le fait d'ignorer « une pétition de 700.000 personnes » et la garde à vue « de jeunes campeurs protestataires » qui voulaient s'établir près du Palais Bourbon. Des attitudes inadmissibles de la part du gouvernement et pour lesquelles il parle de « violences d’État ».
« Le gouvernement doit envoyer un geste d'apaisement », a-t-il demandé.
« Par exemple, qu'il revienne au calendrier initial » du débat parlementaire, accéléré après le vote des sénateurs vendredi, a suggéré le responsable d'opposition.
Selon lui, « les tensions ne sont pas seulement liées au mariage pour tous ». Il en veut pour preuve Jean-Marc Ayrault devant sortir « par une porte dérobée » d'un conseil national du PS samedi où étaient intervenus des syndicalistes en colère.
« On voit bien, pour parler à la De Gaulle, qu'il y a une menace de chienlit dans le pays », a dit M. Raffarin, reprenant un terme employé par le général en 1968.
Si l'UMP revient au pouvoir, elle doit « s'engager à réécrire le mariage pour tous »: « non à la GPA-PMA » (gestation pour autrui et procréation médicalement assistée), repenser l'adoption et trouver le statut des couples homosexuels ».
« Si la grogne sociale fait somme avec la colère sociétale, nous sommes en situation de grande fragilité », a encore averti M. Raffarin.
C’est le moins qu’on puisse dire en y mettant les formes…¢
Avec AFP