Notre
nouveau président, tout comme son prédécesseur s'avère donc être lui aussi un va-t’en
guerre, signe que la plus haute fonction au sommet de l'état donne le vertige,
gonfle le cerveau et transforme nos énarques de salon en preux chevaliers, en
croisés belliqueux désireux de montrer au reste du monde de quel bois la France
se chauffe dès lors que l'on touche aux droits de l'homme, surtout lorsqu'ils
ne sont pas Français.
Après le Kosovo, l'Afghanistan, c'est donc le Mali qui va
devenir le nouveau théâtre d'opérations pour notre armée, un nouveau bourbier
dans lequel nous allons nous enliser, puisque dans son discours de déclaration
de guerre, François Hollande a indiqué que la France serait présente dans ce
pays aussi longtemps que nécessaire, ce qui, compte tenu de la nature du
conflit, signifie que nous serons sur place pour une durée indéterminée, mais
très certainement longue, pour ne pas dire « ad vitam aeternam ».
Il avait pourtant semblé convenu que si
intervention militaire il devait y avoir, celle-ci serait menée et orchestrée
par une armée composée uniquement de soldats de pays Africains, sous l'égide de
l'ONU, afin que cette présence militaire
ne soit pas considérée comme une ingérence occidentale, une forme de
colonisation et par voie de conséquence, une repentance et une auto-flagellation
à venir.
François Hollande comme Nicolas Sarkozy
aura donc décidé d'entraîner notre pays dans
cette nouvelle aventure guerrière, en faisant cavalier seul et contre
toute concertation avec les partenaires Européens curieusement non concernés
par cette intervention, mais avec cependant la bénédiction et la complicité de
l'UMP, JF.Copé et F.Fillon, les duettistes de l'opposition timorée s'étant associés
à cette initiative aussi hasardeuse que critiquable, croyant sans doute
naïvement que la seule annonce de notre déploiement de force suffise à mettre
en déroute l'armée de rebelles islamistes, les mêmes qui il y a quelques
semaines encore, soutenus et encouragés par notre ex-président et une grande
majorité de la classe politique, écumaient la Libye en semant la terreur avec
les armes généreusement offertes par la France pour renverser le Colonel et qui
vont donc servir à présent à tuer nos ressortissants.
Sans doute que François Hollande qui ne
rate pas une occasion de nous dire qu'il doit gouverner avec le fardeau qu'est
« l'héritage » de son prédécesseur, doit avoir également hérité de l'ineffable
BHL, notre Rambo de boudoir avec son treillis haute couture, ses rangers en
croco et son armure de chevalier blanc, recruté comme conseillé spécial pour
ses qualités incontestables dans les questions d'ingérence suicidaire, et qui
aura su habilement convaincre le
président de la nécessité d'intervenir au Mali en proie au chaos et à la menace
djihadiste, celle que nous combattons d'une main qui se voudrait de fer mais
que nous caressons de l'autre, celle de velours.
Si la réelle motivation du président
Français est la lutte contre l'intégrisme islamiste, alors comment se fait-il
que nos troupes ne soient pas déployées sur le territoire national qui dénombre
plus de 2000 mosquées qui sont autant de casernes, d'arsenaux, de camps
d'entrainement à la lutte armée, chaque musulman qui s'y engouffre étant
susceptible de devenir un combattant en puissance, donc une menace pour notre
intégrité sur notre sol.
À moins bien sûr que la raison officielle
ne soit toute autre et motivée par la seule volonté de faire diversion sur les
difficultés à assumer son rôle de président hors de portée en dehors des
discours électoraux, et contrer une baisse de popularité de son action et de
celle de son gouvernement après six mois de gestion du pouvoir, une guerre
menée contre le terrorisme étant sans doute, surtout avec l'aide des
médias dociles et complices, considérée
comme un acte fort, digne d'un stratège éclairé, volontariste, courageux et
donc gage de reprise de confiance par le peuple envers son commandant en chef.
En tout cas, François Hollande doit avoir quelques
problèmes de surdité sélective, car si il a entendu parfaitement l'appel à
l'aide du président Malien pour l'aider à contrer et repousser la menace
islamiste, il reste par contre particulièrement sourd aux mêmes appels venant
de ses concitoyens qui subissent la même menace dans l'hexagone, mais dont les
cris se perdent dans le désert et ne reçoivent pas d'écho favorable. C'est sans
doute une question de « priorité » qui explique cette discrimination
auditive... D'où la question que l'on peut se poser : notre président
est-il vraiment l'homme de la situation.... !!
Contact
E-Mail : alain.potrat@gmail.com