De nouvelles
révélations du quotidien français Libération daté de ce jeudi 10 janvier,
jettent le trouble sur des évènements qui ont précédé les premières heures du génocide
de 1994. Elles concernent la mort de deux Gendarmes Français conseillers techniques
auprès des autorités rwandaises et de l'épouse de l'un d'entre eux.
Tous
trois furent tués à Kigali dans les premiers jours des tueries dans ces circonstances
non élucidées. Le journal affirme dans son édition de ce jeudi matin que le
certificat de décès établi par l'armée française pour l'un des gendarmes est un
faux.
En
avril 1994 alors que Kigali est livrée à la furie des tueurs, les corps de
trois ressortissants français tués par balle sont retrouvés dans le jardin de
leur villa. Deux gendarmes, René Maier et Alain Didot, et l'épouse de ce
dernier. Leurs cadavres sont rapatriés en France via Bangui, où un médecin
militaire français établit les certificats de décès.
Mais
selon Libération, le médecin dont la signature figure au bas de celui de René
Maier conteste son authenticité : il n'utilisait pas le tampon présenté, et
surtout, les conclusions du certificat « un décès accidentel » lui
paraissent douteuses.
Qui
à Paris aurait eu intérêt à produire un faux document ? Mystère, mais pour Libération, des
responsables français ont forcément du donner leur accord. Dans quel but ?
Pour
le quotidien, la réponse est peut-être à chercher dans les activités des deux
gendarmes à Kigali. Ils étaient chargés, écrit le journal, des transmissions
radio, celles de l'ambassade de France, celles de la mission de coopération
française et celles de l'armée rwandaise. Ont-ils surpris des informations sur
les auteurs de l'attentat contre l'avion du président Habyarimana, au soir du 6
avril 1994, qui donna le coup d'envoi du génocide ?
La
question de l'identité des tireurs du missile a toujours provoqué un débat
passionné. Mis en cause il y a un an par une expertise balistique, les ultras
du régime Habyarimana, un régime fermement soutenu par les autorités françaises.
Avec
RFI