Vincent Peillon : 0 à la copie ! |
Ce
texte, qui prévoit le rajout du mercredi matin en primaire en septembre 2013
(dérogations possibles pour le samedi et pour un report à 2014) a recueilli 5
voix pour, 30 abstentions, 23 votes contre et 14 refus de votes, a précisé le ministère, sans détailler ces votes.
DES AVIS TRÈS PARTAGÉS
"Il y a des
gens qui ont refusé de voter" parce qu'ils voulaient aller plus loin ou
"voulaient des choses différentes, ce qui nous laisse penser qu'on n'est
pas très loin d'un point d'équilibre qui a vocation à être trouvé dans les
jours qui viennent", a-t-on analysé au ministère.
"Le projet de
décret a été désavoué par la communauté éducative", a déclaré à l'AFP
Sébastien Sihr, du SNUipp-FSU, principal syndicat des enseignants du
primaire. Il n'est pas opposé à une réforme des rythmes, mais juge le projet
en l'état "incomplet, bricolé et insatisfaisant".
"Je suis plus
que dubitatif sur la mise en œuvre sur le terrain. On renvoie aux
collectivités locales pour la prise en charge des nouveaux temps, sans aucune
garantie d'un périscolaire gratuit de qualité pour tous", a-t-il estimé.
Le SNUipp-FSU et le SE-Unsa
demandent au ministre de revoir son projet. La CGT Éducation parle aussi de
"désaveu".
"C'est un texte
incomplet, qui ne fixe absolument pas les règles", a déploré Myriam
Menès, de la Peep.
La FCPE salue
"la volonté du ministère" de "mettre fin à la semaine de
quatre jours décriée par tous", mais réclame une durée maximale de la
journée de classe à 5 heures contre 5 heures 30 prévues.
FO refuse une "territorialisation
de l'école" avec le rôle conféré aux communes, et appelle les personnels
à manifester.
A l'inverse, l'AMF,
qui représente les communes chargées des futures activités périscolaires,
culturelles ou sportives, a voté pour, car "l'échec scolaire coûte
beaucoup trop cher à la société", a expliqué son vice-président
Pierre-Alain Roiron.
|
Le
gouvernement, qui se prévaut d'un dialogue renoué avec l'école, n'est pas tenu
par l'avis de cette instance, qui réunit notamment syndicats d'enseignants,
fédérations de parents d'élèves et collectivités locales. Le décret entrera en
vigueur à sa publication au Journal officiel. Il demande aux communes de se
déterminer avant le 1er mars pour une mise en œuvre à la rentrée 2013 ou 2014.
Le
texte a reçu uniquement l'approbation de l'Association des maires de France
(AMF), de l'Assemblée des départements de France (ADF), de la Ligue de
l'enseignement et de Jeunesse au plein air (JPA).
Mais le projet de
décret, qui doit concrétiser une promesse emblématique de François Hollande,
n'a recueilli aucune voix des syndicats d'enseignants, ni des fédérations de
parents d'élèves, qui se sont tantôt abstenues (Sgen-CFDT, Fep-CFDT, FCPE,
Unapel, SNDPEN-Unsa), ont voté contre (FSU, SUD, CGT, Snalc, FO, Peep) ou ont
refusé de voter (SIEN et SE-Unsa).
La
réforme prévoit d'étaler davantage les 24 heures de cours hebdomadaires pour,
aux dires du ministère, « favoriser les apprentissages ».
Le
ministre de l'Éducation Vincent Peillon s'exprimera jeudi sur cette réforme,
lors de la visite d'une école à Brest.
Luc
Chatel, son prédécesseur au ministère, a ironisé sur le rejet du texte.
"Pour un gouvernement qui nous avait expliqué qu'il faisait de la
concertation une étape préalable indispensable, c'est un peu difficile
maintenant d'expliquer qu'il va obliger les communes, sauf exception, à mettre
en œuvre une disposition qui est rejetée par tous les syndicats, dès la rentrée
prochaine", a-t-il dit sur Public Sénat.
Le
précédent gouvernement avait organisé une grande conférence sur les rythmes,
sans les modifier.
Avec
AFP