Tant de gens
s’administrent la liberté d’assommer le Monde de leurs connaissances relatives
à la Laïcité qu’on en arrive à se poser la question de savoir si, tous, ils parlent
de la même chose.
D’ailleurs,
au bénéfice de la « clause de précaution », ne conviendrait-il pas
qu’on se demande si les exigences qu’ils prêtent à la laïcité ne se
ramèneraient pas à leurs propres exigences, autant dire à l’autoritarisme de
leur propre nombril.
Serions-nous
mal inspirés de faire référence, pour y voir clair, aux symboles mêmes de la
Laïcité, dans la mesure où le sont Messieurs Jules FERRY
et Vincent PEILLON, tous deux Ministres de l’Éducation d’une République Laïque
par Excellence, croit-elle.
·
Que
dit Monsieur FERRY dans sa
« Lettre aux Instituteurs » du 17 Novembre 1883, juste ce qui suit,
dans l’esprit : « Les Familles vous demandent – ce pour
quoi elles vous payent – de les aider à éduquer et à instruire leurs enfants,
de les aider à en faire de bons Français. »
Dès-lors,
vous vous garderez d’exprimer la moindre opinion qui soit de nature à froisser
la conscience d’un seul de ceux qui vous paient ».
En
somme, éduquer, instruire et garder dans son intimité toute idée personnelle
qui puisse choquer.
Et
toutes les Écoles observèrent cette consigne dans le respect de tout ce qui
faisait la Culture du Français.
Et
le Concordat lui-même nous apparaît comme la preuve que l’Opinion Religieuse
avait droit de cité, malgré son non conformisme aux nouvelles idéologies.
·
Qu’a
dit Monsieur PEILLON dans sa Lettre
aux Enseignants de l’Église Catholique, toujours dans l’esprit de la
Lettre : « Il vous est interdit par l’État de discuter dans vos Écoles, de
sujets qui relèvent de son Pouvoir Régalien, notamment en ce qui concerne le
mariage Homosexuel ».
Or,
un tel mariage n’est-il pas de Nature à Froisser la Conscience religieuse des
Catholiques.
Or,
une telle interdiction ne transgresse-t-elle pas l’obligation faite aux
Enseignants Catholiques, d’Éduquer, d’Instruire les Enfants qui leurs sont
confiés, selon le Désidérata des Parents.
Et
comment y parvenir sous l’Interdiction de tout débat Sociétal.
Qui de FERRY ou de PEILLON
est LAÏQUE tout simplement ?
·
L’un
qui fait des Parents les Maîtres de choisir l’Éducation et l’Instruction pour
lesquelles ils demandent aide aux Enseignants qu’ils paient de leurs Impôts.
·
L’autre
qui impose de façon régalienne des Consignes Inadmissibles aux Enseignants
qu’il ne pourrait payer sans les Impôts souvent exorbitants payés par les Parents
pour le suivi de leurs Enfants.
Accessoirement,
la République d’aujourd’hui ne se tromperait-elle pas simultanément, et sur le
sens de la Démocratie, et sur le sens de la Laïcité, comme sur celui du Respect
qu’elle doit au Citoyen.
Laïc
par-ci, Laïc par-là, Laïc à tout-va nous voulons bien. Cependant, quand le
Bateau donne de la bande, ce n’est jamais pour rien, ex sentensia omnium,
selon l’avis de tous.
Éric E.G. NOGARD pour « Martinique
Province Française »