lundi 26 novembre 2012

L’UMP, l’huître et les plaideurs – par Yves-Marie Laulan


Le bon Lafontaine l’avait déjà écrit bien avant nous.

Un jour deux Pèlerins sur le sable rencontrent 
Une Huître que le flot y venait d'apporter : 
Ils l'avalent des yeux, du doigt ils se la montrent ; 
À l'égard de la dent il fallut contester.


L’huître, objet d’une convoitise acharnée, c’est évidemment  la présidence de l’UMP où les deux protagonistes voient, peut-être à tort d’ailleurs, l’antichambre de l’élection présidentielle.


 Les plaideurs, chacun a reconnu les deux François, François Copé et François Fillon. On pourrait d’ailleurs appeler cet épisode charmant « la  guerre des deux François ».

Quand à Georges Dandin, mon Dieu,  comment ne pas le distinguer  sous les traits  d’Alain Juppé, né malin, rusé, madré. Il espère  bien, en fin de compte, empocher, tout ou tard la mise, grâce à une affaire qui le place enfin, le destin est miséricordieux, après tant d’avanies, en position d’arbitre, de vieux Sage, de Gourou même au sein de l’UMP.

Pendant tout ce bel incident, 
Perrin Dandin arrive : ils le prennent pour juge. 
Perrin fort gravement ouvre l'Huître, et la gruge.


Il est loin le personnage d’il y a 15 ans, Monsieur « droit dans ses bottes », maigre et sec portant beau. Nourri  au bon vin de Bordeaux, sa taille s’est épaissie, son visage empâté. Il ressemble enfin, et pour notre  plus grand bonheur, à un radical socialiste  bien rassurant, natif de notre bonne vieille région d’Aquitaine (foie gras, magret de canard, et armagnac).

À ceci  près qu’il a courageusement refusé de se présenter aux élections législatives, pour mieux préserver ses chances aux municipales, sans doute parce que les sondages ne le donnaient pas gagnant. Ce courage politique le désigne tout naturellement pour conduire l’UMP, enfin rassemblée sous sa houlette,  à la victoire en 2017.

Reste nos deux gaillards qui risquent fort de faire les frais de cette aventure et de rester piteusement sur le carreau.

Ce repas fait, il dit d'un ton de Président : 
Tenez, la cour vous donne à chacun une écaille 
Sans dépens, et qu'en paix chacun chez soi s'en aille. 


Vous voyez: tout y est.

Entre les deux plaideurs, mon cœur balance.  Entre Copé, teigneux, accrocheur et parfois arrogant et Fillon, doux, gentil, avenant, comment choisir ?

En fait, il n’y a pas la moindre  divergence politique entre ces deux personnages. Simplement un conflit entre deux ambitions et deux tempéraments. Mais voilà. Faut-il, pour mener un jour l’UMP à la bataille,  un guerrier, un combattant,  parfois insupportable, mais n’hésitant jamais à prendre des coups, et à en donner ?

Ou faut-il préférer une personnalité  bien sympathique, mais un peu molle,  une sorte d’édredon politique en  quelque sorte, bien décidée en tous cas  à ne prendre aucun risque politique. On dit même qu’il aurait décidé de ne pas se présenter à la Mairie de Paris » de peur de se faire battre. Du Juppé tout cru ! Après tout, il a été pendant  5 ans le Sancho Pansa de Nicolas Sarkozy et avalé un nombre incalculable de couleuvres. Il  aurait quand même pu en avaler une de plus de bonne grâce.

Ce qui surprend un peu est sa réaction un peu rageuse, capricieuse, quasi féminine  pourrait-on dire, à son échec aux primaires. Une fois il veut rafler la présidence ; le coup d’après, il n’en veut plus, mais à condition que son rival ne s’en empare pas. Un comportement de   « mauvais  perdant » qui augure mal de ce de ce qu’il  pourrait faire à la tête  d’un grand parti.

Quand un grand quotidien du  soir s’attriste, la larme à l’œil, de voir l’UMP se déchirer à belle dents, il faut y voir, bien au contraire, une manifestation de la belle santé rageuse d’un grand parti qui ne veut pas mourir encore. Après tout, à quoi nous a conduit l’unanimité servile bien rangée derrière Nicolas Sarkozy ? À l’échec. De cette furieuse empoignade sortiront, peut-être, les germes d’une belle victoire de la droite dans 5 ans.

Quant aux « cicatrices » dont on parle tant, dans quelque mois, une année au plus, on n’y pensera plus. « Une nuit de Paris aura effacé tout cela ». C’est ça la politique.

La décadence

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