Un tribunal
d'application de peines de Paris a accepté mercredi la libération
conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, condamné à perpétuité et
emprisonné depuis 28 ans pour des assassinats, mais le parquet a aussitôt fait
appel, a-t-on appris de source judiciaire.
Cet
appel suspensif maintient l'ex-chef des Fractions armées révolutionnaires
libanaises (Farl) en détention dans l'attention de l'examen de son cas, qui
peut prendre plusieurs mois, a-t-on précisé au cabinet du procureur.
Emprisonné
depuis 1984, Georges Ibrahim Abdallah, Libanais, a été condamné à perpétuité en
1987 pour complicité dans l'assassinat de trois diplomates en France, malgré
des menaces d'attentats et les réquisitions de l'avocat général qui avait
demandé une peine de dix ans de réclusion.
Alors
que la défense estime que sa démarche est politique, le parquet avance un
risque de "récidive" du condamné pour justifier son opposition à sa
sortie de prison. Il souligne que l'homme n'a pas indemnisé ses victimes et
continue de revendiquer ses actions.
Considéré
comme proche du régime iranien, il avait été reconnu coupable dans les dossiers
des assassinats de l'Américain Charles Robert Ray et de l'Israélien Yacov
Barsimantov en 1982 et de la tentative d'assassinat du consul américain à
Strasbourg Robert Onan Homme en 1984.
La
vague d'attentats de 1985 et 1986 à Paris, que l'Iran était soupçonné d'avoir
inspirée et qui avait fait treize morts, avait pour but officiel de faire
libérer Georges Ibrahim Abdallah et deux autres personnes, le Libanais Anis
Naccache et l'Arménien Varoujian Garabedjian.
En
novembre 2003, Georges Ibrahim Abdallah avait déjà obtenu une décision de
libération conditionnelle en première instance, annulée en appel.
L'ambassadeur
des États-Unis en France a dit "regretter" la décision du tribunal et
espère qu'elle sera annulée.
"Je
regrette la décision prise aujourd'hui par le tribunal d'application des peines
d'accorder la liberté conditionnelle au terroriste reconnu coupable, Georges
Ibrahim Abdallah", écrit Charles Rivkin dans un communiqué.
Avec
Reuters (posté par Marino)